La Fed entame un nouveau cycle depuis 2020
Jérôme Powell rassure malgré un marché du travail en perte de vitesse
- La Réserve fédérale a inauguré hier soir son cycle d'assouplissement monétaire, avec une réduction de 50 points de base ramenant ses taux entre 4.75% et 5%. Le suspense résidait dans l’ampleur de cette baisse : 50 points de base, un choix fort face à une probable baisse de 25 points.
- Malgré quelques éléments hawkish dans le dot plot, la tonalité générale est plutôt dovish, les marchés ont réagi positivement. Wall Street a d’abord salué cette baisse avant de voir les indices se replier légèrement en fin de séance, avec des reculs modérés de 0,25 % à 0,45 % pour le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq 100. Le Russell 2000 a grappillé 0,04 %. La volatilité observée après l’annonce est surtout due à l’interprétation du discours de Jérôme Powell. Ce dernier a tempéré l’enthousiasme initial en signalant que d’autres baisses de cette ampleur ne deviendront pas la norme.
- La Fed se montre cependant rassurante sur sa politique à venir, tout en maintenant que les coûts d’emprunt resteront plus élevés que ceux pratiqués avant la pandémie. Sur le marché obligataire et des devises, l’ajustement post-annonce s’est fait en douceur. Le dollar et les taux obligataires se sont stabilisés après un pic de volatilité.
- Après avoir atteint 9 % en juin 2022, l'inflation s'est établie à 2.5% en août dernier, justifiant cette première baisse, mais la priorité de la FED se déplace vers le soutien à un marché du travail en perte de vitesse. Avec un taux de chômage remonté à 4,2 % en août, la dynamique du marché de l'emploi américain s'essouffle. Les créations de postes sont en net ralentissement, marquant un point bas depuis la pandémie avec une moyenne de 114 000 nouveaux postes par mois.
- Jérôme Powell a affirmé que la Réserve fédérale resterait flexible dans ses prochaines décisions. La prudence reste de mise, avec des décisions prises "réunion par réunion" pour éviter de relancer l'inflation alors que la croissance américaine reste robuste, avec une hausse de 3 % du PIB au deuxième trimestre 2023. Une nouvelle réduction de 50 points est attendue d’ici la fin de l’année, une perspective qui soulage les marchés financiers tout en posant des questions sur la stabilité à long terme du marché du travail.
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